Il y avait de l’eau avant, une veille pompe à bras rouillée et défigurée en témoigne. On ne le voit pas, mais elle est directement branchée sur un puits de plus de 12 mètres. Mais de l’eau il y en a plus guère, pas assez.
Peut être faudrait-il creuser d’avantage ou un peu plus loin, personne n’en sait trop rien si bien qu’un matin, un sourcier est venu . Moi, je n’ai rien compris à la démonstration, aux explications, à la méthode. Je m’attendais à le voir partir en transe, qu’il m’effraye un peu, qu’il y laisse au moins un filet de sueur. Je pensais voir la baguette se tordre et vibrer et finir la journée tout chamboulé.
C’est la baguette noire qui m’a plu. Pas en bois, pas en coudrier ou branche de noisetier, en fanon de baleine. Et surtout son histoire, plutôt celle de son grand-père, qui envoyait des hommes sur les plages du monde pour récupérer sur les squelettes des cétacés harponnés, le contenu des leurs mâchoires. L’écouter, c’était un peu apercevoir les gars sur les plages, négocier avec les marins impressionnants, de ceux qui pêchent la baleine comme chez Melville. C’était voyager à travers l’Asie, jusqu’au Japon, et revenir avec des sacs remplis de fanons qui serviront aux armatures de parapluie ou de soutient-george, un trésor moins délicat mais aussi précieux qu’un convoi de vers à soie.
Mais nous n’étions pas là pour ça. Le sourcier à laissé la baguette parler, nous avons planté deux pieux dans la pelouse, à quelques mettre du puits. Voilà, c’est là, à 15 mètres je dirai (et pourquoi pas 40 pendant que nous y sommes ?), enfin à quelques centimètres près, on est pas à quelques centimètres lorsque l’on creuse 15 mètres. Vous verrez, une source vive, y a plus qu’à se relever les manches.
Puis, il est reparti, avec ses mots cousus d’images, comme de la vraie magie.
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