– Viens, allons voir s’il y a des noisettes prêtes à être mangées.

– Cela me semble un peu tôt pour la saison non ?

– Regarde, certaines sont déjà tombées, c’est quand elles sont fraîches qu’elles sont les meilleurs. Bon sang, je me damnerai pour ses fruits là ! Je te les ouvre avec mes dents ?

20h50 : – Tu as vu les hirondelles, on dirait qu’elles dansent comme des folles !

– Elles profitent de la fraicheur du soir pour chasser les moustiques qui sortent de leur cachette.

21h15 : – Maintenant elles vont tellement à toute berzingue que je n’arrive plus à les suivre.

– Il fait trop sombre pour les hirondelles, ce sont les chauve-souris qui ont pris le relais pour chasser les moustiques, si tu regardes attentivement dans la partie la plus claire du ciel, on peut voir leur ailes comme du plastic transparent froissé.

21h30 :  – C’est calme tout à coup, tu crois que les chauve-souris se sont couchées aussi ?

– Oui, on dirait.

– Mais alors qui chassent les moustiques maintenant ?

– En fait, maintenant ce sont les moustiques qui chassent.

– Oh !
Il faut peut être rentrer ?

– Oui, viens, rentrons !

L’araignée n’est pas un sujet facile à aborder dans une conversation avec les filles.

Généralement cela provoque au mieux du dégoût, au pire de la peur. Surtout si elle est orange et qu’elle porte une croix blanche comme un signe guerrier peint sur le thorax (le mot thorax mêlé à celui d’araignée est encore bien plus angoissant).

Je n’aurai sans doute pas du parler de cette manie que peut avoir la femelle à manger le mâle. Certes, juste me contenter de faire remarquer que pour une Epeire diadème, une toile déchirée ne se répare pas, une toile se retisse chaque jour. Peut être simplement mettre en avant le dur labeur quotidien à refaire sans cesse, que sais-je ?

Il a fallut prendre son temps, ne pas s’énerver. Vingt bonnes minutes pour prendre ce cliché. Non, il ne s’enfuyait pas, il ne s’envolait pas non plus, il se contentait de tourner autour de la branche sur laquelle il était installé. Je me mettais face à lui, rapidement il faisait demi-tour pour s’abriter derrière. Je me contorsionnais pour l’observer de l’autre coté, une nouvelle volte-face et le voilà de nouveau caché.

Faut il s’inquiéter de la présence d’un criquet ?

Comme  ça, de dos, on peut avoir des doutes, sur son identité.

Mais combien de nos jours, se baladent encore déguisés en feuille ?

Je veux dire, hormis Ted ?

Ce qu’il y a de beau chez le chrysope, ce sont ses magnifiques deux yeux globuleux jaunes qui lui donnent le surnom de mouche aux yeux d’or, ce sont ces ailes transparentes et nervurées, ce sont ses œufs qui flottent comme de minuscules bateaux solidement amarrés à une feuilles.

Ce qu’il y a d’intéressant chez la larve du Chrysope, c’est qu’elle avale tout rond des centaines de puceron pour son quatre-heure.

Ce matin, il fait pas loin de 37.2.

Le gazon est un champ de paille que seules quelques fleurs sauvages viennent égailler.

Ce matin, trois jeunes akènes

font trampoline.

Ce matin coccinelle dors

au fond d’un cornet de feuille.

Le Buddleia de David c’est l’arbre aux papillons.

Il est catégorisé comme espèce invasive. Il s’échapperait, se faufilerait dans les décombres, courrait le long des voix ferrées, en suivant les autoroutes, pour aller on ne sait où, drainant derrière lui, j’imagine, une nuée de papillons.

Ou des abeilles, il ne semble pas étroit d’esprit.