Ce matin, nous avons joué avec le vent à je-fais-un-tas-de-feuille-et-toi-tu-souffle-dessus-pour-tenter-de-nous-décourager. L’air était humide et les arbres complétement nus. Tout en ratissant nous avons parlé de feux de cheminée, de purger les robinets extérieurs et même un peu réfléchi à un endroit pour mettre le sapin. Lorsque nous avons rassemblé tous les tas de feuille pour n’en faire plus qu’un gros, le vent, mauvais joueur a violemment claqué le grand portail bleu. La pelouse était gorgée
d’eau, le ciel avait la couleur de celui qui ne pense qu’à se coucher, tout était pénétrant.
Et puis le soleil obstiné a percé, le thermomètre a légèrement frémis, le temps qu’une guêpe et une abeille viennent butiner les chrysanthèmes. Il n’en fallait pas plus pour nous arrêter un instant, et nous surprendre à parler de la mer qui nous manque, de siestes à l’ombre du if, du rosé qu’il nous faudra boire, à nouveau, sur cette terrasse. Là.