Partir un premier juillet avec le monde.
Mais moins loin.
Avec le soleil couchant.
Je pense à ce vieux cri à moitié étouffé que l’on peut encore entendre dans les sous-sols des remises des meilleures bibliothèques municipales :
"Dressez haut la poutre maitresse charpentiers !"
Et du haut de l’escabeau, je ne peux que rigoler.
"Si au moins il y avait un chien.
Qui passerait son temps à venir déféquer sur la pelouse.
Un blanc avec de longs poils noirs…"
Selon une légende, un martinet qui se pose ne pourrait plus jamais s’envoler.
Un élément du ciel, qui ne décroche jamais, qui peut dormir en volant, faire des pointes à 150km/h, des piqués, des vrilles, passer sans freiner dans des trous de 15cm,
rester des jours au dessus de nous, sans besoin de toucher la terre, se nourrissant du plancton de l’air, s’enivrant continuellement.
La thomise blanche chez les araignées c’est un peu la brute épaisse.
La thomise ne fait pas dans la broderie, ne se mouche pas dans la soie, ne perd pas son temps à tisser ou à enfiler des perles, elle agit.
Elle se cache sous les pétales des fleurs dont elle a pris soin de prendre la couleur, et dés qu’un insecte insouciant, voir même gros, se pose dans son assiette,
elle bondit, le griffe, le mord, lui injecte ce qu’il faut de venin. Bref, à la hussarde comme qui dirait.
Après, non plus, elle ne l’emmaillote pas, elle n’en fait pas un joli paquet, on n’est pas chez Rotchild.
– Cette année il ne faudra pas compter sur les fleurs de la clématite.
– Et alors tous ces bourgeons ?
– Ca, j’ai peur que cela ne soit que des boutons de feuilles…
– Non…
– Hum, si, si, je t’assure que de la feuille, que du vert, autant faire une croix sur tout autre couleur…
– Humpf, que des feuilles hein !
– …
Tiens ! Une feuille d’or au milieu d’un bouquet rouge.
Assez légère pour s’articuler, gesticuler et envoler.
Imaginez…
Découvrir un matin six œufs délicatement posés sur une feuille.
Six œufs gros comme des crottes de mouches, presque roses.
Et à l’intérieur de petits êtres minuscules, tout riquiquis, mais…
Mais affamés…
Mais très affamés !!
Comment en est il arrivé là ?
Comment est-ce possible ?
Comment se fait il, qu’un papillon puisse avoir de dessiné sur ses ailes des taches
dont les couleurs et la position rappellent exactement, une fois qu’elles sont dépliées, le regard du chat ?
Un regard perçant, accompagné par le sifflement du frottement des ailes, qui forme un leurre suffisant pour effrayer ou perturber les oiseaux.
D’où a bien pu venir cette idée ?
Qui a pu faire ce lien entre le papillon et le chat ?
Et comment s’y est on prit ? A t’on utilisé un chat comme modèle ?
Un oiseau s’est il porté volontaire ?
Quelqu’un à t’il écrit un dossier de spécification ? Un cahier de test ?
Il y a t’il eu une maquette, un prototype ?
Et pourquoi en est-on resté là ?
Et pourquoi pas des nuances de couleurs sur les plumes du merle, rappelant les yeux d’un rottweiler ou d’un pitbull ?
Alors quoi ?