Je me souviens, d’avoir été, dans mon enfance, réveillé un dimanche matin, par le bruit bref et surprenant que fait un brûleur de montgolfière pour chauffer l’air et gagner en altitude. J’avais alors ouvert mes volets et découvert une dizaine de ballons au dessus de la campagne auxerroise, suspendus dans l’air froid et calme du petit matin. Des touches de couleur vivantes, glissant dans l’air, communiquant entre elles en crachant de temps en temps de bruyants jets de gaz.
Bien des années après, cette montgolfière isolée semble représenter ce qui a pu être perdu depuis, laissé au fil des année. Tout ce qui peut rester me semble moins majestueux, plus terne et même si j’apprécie le clin d’œil, de la magie ne reste qu’un peu d’air chaud.
Je me souviens aussi d’une photo de femme, de dos, tenant un enfant à la main regardant le spectacle de ces toiles flottant dans le ciel, au dessus de cette même campagne.