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Un couple de tarins est passé régulièrement à la mangeoire pendant les vacances. Une légende germanique leur attribut le pouvoir d’invisibilité (grâce à une pierre magique cachée dans leur nid) tant ils sont discrets, pourtant, au milieu des autres espèces présentes en nombre, je n’avais d’yeux que pour eux tant il me semblait qu’ils venaient de loin (comme si “des aulnes” était une contrée éloignée et non un arbre commun de nos régions…)
S’ennuyer ferme mais la pluie a cessé, il y a même un rayon de soleil alors, attraper l’appareil photo, voir ce que l’on peut tirer des pies qui s’empiffrent dans le jardin d’une matière blanche ou jaune, ne pas les effrayer, mais trop brusque, un geste et elles s’envolent, glissent sous le toboggan et disparaissent derrière la haie, mes deux sujets d’intérêt, les maigres choses sur lesquelles s’accrocher pour essayer de sauver un dimanche après midi pluvieux sans téléphone oublié à Paris. Mais aussitôt, d’abord une ombre qui coule du ciel, de derrière le toit, un bruissement d’ailes, un gros pigeon mais très gros et avec des pointes de jaune en œil. Ce n’est pas un pigeon ça. C’est lui. Il est là. Enfin. Il cherche quelque chose derrière la haie. Il examine, prend son temps puis s’envole tranquillement.
Jusqu’à présent ce n’était qu’un bruit. Les coups de bec contre le tronc. Pendant les vacances de noël je tendais l’oreille, je grimpais le plus haut possible pour essayer de le voir de l’autre côté de la haie, essayant de le dénicher dans un arbre du parc voisin. Mais je ne distinguais rien. Pas de mouvement pendulaire et cadencé, pas de tâche rouge.
Et ce matin le voilà collé au liquidambar, le temps d’attraper l’appareil et le voici dans le tilleul, caché derrière les branches comme si lui aussi venait voir à quoi ressemble celui qui faisait tant de bruit à poncer les poteaux des pergolas. Un pas de trop et le voilà reparti trop tôt.