Articles de » avril, 2017 «
Le vol des mésanges à longues queues est imprévisible, joyeux et aérien. Il peut débouler n’importe quand, faut garder les yeux ouverts, faut pas s’endormir car faut pas louper ça. Cela va vite, au dessus des haies, sous le îf, de branches en branches, très vite.
Deux boules de plumes acrobates qui semblent sortir d’un film de Miyazaki. Des démons joyeux qui représentent l’amour ou la nature ou on ne sait quoi de léger, de la lumière sur une journée froide.
La pivoine n’est pas éclose que les fourmis sont en prospection pour y implanter une future colonie de pucerons. Elles sous-pèsent les différentes possibilités, étudient les moyens de ravitaillement, imaginent la logistique, évaluent l’isolation, l’ensoleillement, les perspectives d’agrandissement, la vue et l’environnement. Elles y passent du temps. Comme chaque année d’ailleurs. Elles font leur bêcheuse, à croire qu’elles négocient un bail avec le propriétaire, alors qu’il est évident, que lorsque la pivoine s’ouvrira enfin, elles seront déjà à l’intérieur à exploiter leur minuscule sous locataires.
Dans le boulot se cachent les fauvettes. Souvent, rapidement, mais en piaillant. Ce qui laisse juste le temps de se rendre compte que faire des images dans les boulots ça ne rend pas grand chose.
On se sent observé. Les lézards ont pris possession du pot où les rouges queues font d’habitude leur nid et ces derniers ont du s’installer plus loin. Ils passent en coup de vent, s’arrêtent sur les branches basses du magnolia, parfois sur le toit du nichoir à mésange désespérément vide, gobent des moucherons pour les petits, écartent leurs plumes rouges face au soleil. Le lézard lui depuis son poste de vigie garde un œil sur tout.
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