Quand je les découvre dans le jardin le dimanche matin je suis immédiatement tenté de leur trouver un nom tant cela me fait quelque chose de les voir arriver à l’improviste. Des invités un peu sans gènes mais que l’on apprécie de voir s’imposer, prendre leur aise au milieu de rien, de ceux qui vous donnent le sourire par leur simple présence. Intention qui disparaît aussitôt tant il paraît inconvenant d’attacher une étiquette à des animaux que l’on souhaite encore sauvage.
Nous partageons une pomme dont je lance des morceaux depuis les marches de la terrasse et où je suis assis dans un faible rayon de soleil. Des morceaux pas trop gros et pas trop loin pour qu’ils s’approchent un peu, que je les vois mieux. Le monsieur reste à l’écart, il prend très au sérieux sont rôle de garde du corps en surveillant les arrières et en me montrant qu’il n’est pas dupe de mes offrandes, qu’on ne lui fait pas à lui. Madame est assez confiante jusqu’à venir effleurer ma main et tant pis pour lui, elle rafle la plupart des bouts de pomme.
Lorsqu’ils en ont assez, ils se détournent, elle ouvre la marche et l’entraîne vers la pelouse à l’ombre comme si la chaleur était insupportable.
Après un moment, ils vont se baigner dans la mare improvisée dans la carcasse du toboggan laissée à terre et qui retient l’eau de pluie. Cela me fait beaucoup rire ce détournement des choses.
J’ai fabriqué et installé un nichoir pour elle, à l’endroit même où l’on avait trouvé un œuf une année. Pour le moment ils s’en moquent éperdument et je ne suis pas certain que cela fonctionne. Ils ne se laisseront pas influencer comme ça, ce sont de vrais sauvages.
N’empêche que le jardin serait pas peu fier de suivre la naissance d’une bande de canetons. Et je ne dis pas que dans ce cas je ne me laisserai pas tenter à leur trouver à tous des petits noms.
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