Article d'auteur
J’ai durant un moment pensé faire une rétrospective des photos des oiseaux de l’hiver dernier. Mais l’envie m’a passée.
En voyant les premières photos de printemps, je me dis, mec, qu’il ne faudrait pas que je me fasse de nouveau avoir.
Voici la nouvelle version, plus rapide, plus maniable, plus stable, automatisée et programmable.
On ne sait pas bien ce que l’on va pouvoir en faire, mais on s’est déjà bien amusé.
On le distingue des corneilles au premier coup d’oeil car lui dans le ciel, il fait des ronds. Chacun de ces cercles se décalant un peu plus vers l’Est soit par l’effet du vent, soit par soucis de ratisser plus large, d’augmenter la zone de chasse. C’est aussi beau qu’inquiétant et je fais tout à coup un lien avec les plumes éparpillées que j’ai trouvé il y a quelques semaines sur la pelouse. J’avais pensé à l’attaque d’un chat mais au final, rien n’ai moins sur. Je le regarde une dernière fois, je ne distingue plus qu’un point noir, partagé entre la pitié pour cette pauvre tourterelle et l’ambiguë et brûlant désir d’être là pour pouvoir assister au spectacle la prochaine fois.
Cette année, je me souviens le printemps fut un lundi. Il fallait en profiter et les quelques insectes qui ont eu le temps de se réveiller se sont précipités sur les crocus a peine ouverts.
Il fallait les voir se gaver, se laisser enivrer par les substances narcotiques contenues dans les fleurs. J’ai vu un bourdon ne plus pouvoir voler, une abeille se rouler dans le pollen, les petits machins noirs, se laisser tomber au fond des pétales ivres de bonheur sans prendre garde à la thomise à l’affût. Je passais de fleur en fleur et dans chacune des insectes différents, insouciants et complètements défoncés. C’était lundi, c’était le printemps.
Et si le carnaval que l’on fête à Dunkerque pour réveiller le printemps, ces coups de pieds, que l’on donne à la terre pour la réchauffer, font trembler le sol jusqu’en Afrique et font s’envoler les oiseaux qui comprennent qu’il est temps de rentrer.
Je l’entends crier : “Bienvenue par ici les filles !“
Si elle pouvait les embrasser elle le ferait.
chrocus from Luciani Laurent on Vimeo.
Une ville de province loin du collège, pour une ado, c’est une île déserte, le sommet d’ou pic ou le milieu d’un désert. Mais si l’on y trouve de quoi faire des signaux de fumée, de dompter des pigeons voyageurs ou de capter un signal Wifi (à l’aide de boîtes de conserves collées ensemble), cela peut redevenir un endroit civilisé quelque peu intéressant.