Après les fientes d’oiseaux, après les baies rouges poisseuses tombées du if,
je me demandais ce qui pourrait encore m’empêcher de poser mes fesses sur mon banc.
Après les fientes d’oiseaux, après les baies rouges poisseuses tombées du if,
je me demandais ce qui pourrait encore m’empêcher de poser mes fesses sur mon banc.
Il serait établi que la lune s’éloigne de la terre de plus de 3 cm par an.
Dans plus de 120 million d’années elle ne sera plus qu’un point parmi d’autre.
Il sera alors bien moins facile de te téléphoner, si tu es trop loin, pour te demander si ce soir, comme moi, tu peux l’admirer.
– Il a pas l’air de bonne humeur le père !
– Tu crois que cela a un rapport avec mon idée de cadeau de bonnet ?
Il y avait de l’eau avant, une veille pompe à bras rouillée et défigurée en témoigne. On ne le voit pas, mais elle est directement branchée sur un puits de plus de 12 mètres. Mais de l’eau il y en a plus guère, pas assez.
Peut être faudrait-il creuser d’avantage ou un peu plus loin, personne n’en sait trop rien si bien qu’un matin, un sourcier est venu . Moi, je n’ai rien compris à la démonstration, aux explications, à la méthode. Je m’attendais à le voir partir en transe, qu’il m’effraye un peu, qu’il y laisse au moins un filet de sueur. Je pensais voir la baguette se tordre et vibrer et finir la journée tout chamboulé.
C’est la baguette noire qui m’a plu. Pas en bois, pas en coudrier ou branche de noisetier, en fanon de baleine. Et surtout son histoire, plutôt celle de son grand-père, qui envoyait des hommes sur les plages du monde pour récupérer sur les squelettes des cétacés harponnés, le contenu des leurs mâchoires. L’écouter, c’était un peu apercevoir les gars sur les plages, négocier avec les marins impressionnants, de ceux qui pêchent la baleine comme chez Melville. C’était voyager à travers l’Asie, jusqu’au Japon, et revenir avec des sacs remplis de fanons qui serviront aux armatures de parapluie ou de soutient-george, un trésor moins délicat mais aussi précieux qu’un convoi de vers à soie.
Mais nous n’étions pas là pour ça. Le sourcier à laissé la baguette parler, nous avons planté deux pieux dans la pelouse, à quelques mettre du puits. Voilà, c’est là, à 15 mètres je dirai (et pourquoi pas 40 pendant que nous y sommes ?), enfin à quelques centimètres près, on est pas à quelques centimètres lorsque l’on creuse 15 mètres. Vous verrez, une source vive, y a plus qu’à se relever les manches.
Puis, il est reparti, avec ses mots cousus d’images, comme de la vraie magie.
Cette années, on en compte trois. Un dans le tilleul (moineaux ?), un autre dans la vigne (merle ?) et un troisième assez bas dans le tamaris (rouge-gorge ?). A coup sûr il y en a dans l’if. Mais on va faire comme si de rien était pour tromper le chat.
Sans la chute des feuilles nous n’aurions sans doute rien vu. C’en est presque déprimant.
– Le tas de feuille sous le tilleul est un bon signal pour le rangement de la table, des chaises et des fauteuils au fond du garage.
– Alors profitons d’une dernière bière sur la terrasse et d’un morceau de chocolat, après je te tiens la porte du garage bien ouverte, tu peux compter sur moi !
– Avec le sourire au moins ?
– Alors ça, toujours !
Ce sont les oiseaux que nous aimons le plus. Les gros, les petits. Nous connaissons bien le couple de pigeons ramiers, les trois pies et quelques rouges gorges. Et comme l’hiver s’éternise, Avec les enfants nous avons entrepris la construction d’une cabane pour les nourrir a coup de miettes de pain et de graines de tournesol. Aussi pour mieux les observer et les connaître.
Comme dans tout bon procédé qui consiste à mêler enseignement pédagogique et réalisation pratique, nous avons commencé par réaliser un plan, avec droites, croquis, dimensions et inventaire du matériel.
Nous avons trouvé du bois dans le garage, de la colle, une veille scie, des pointes, de la teinture et du vernis. Après une bonne journée de travail, quelques heures de séchage, l’ensemble prend forme mais bien sûr rien à voir avec ce qui était attendu, mais cela ne surprend plus personne.
Le îf, plus touffu, plus dense et toujours vert, a été élu pour porter la cabane.
Mais après une journée à jeter des coups d’oeil mine de rien, nous n’avons vu personne approcher des quelques miettes de pain poser sur la terrasse de la cabane. Cependant, il a bien fallu se rendre à l’évidence, le lendemain, il n’y avait plus aucune trace du pain…
La glace a fait de drôles de dessins un peu partout dans la région, laissant pendre des stalactites aux branches des arbres, transformant la terrasse en patinoire.
Des tracés de cristaux ont changé le pare-brise de la voiture en oeuvre d’art moderne complexe et éphémère, le portail est lui aussi parcouru par réseau des lignes de glaces.
Ce portail me rappelé hier encore la chaleur de l’été. Le mois d’août passé à le décaper afin de le repeindre, de lui redonner une nouvelle vie, une couleur bleue.
Des souvenirs de sueurs, d’odeur de dissolvant, de peinture, de bières fraîches et d’ongles colorés. Des souvenirs de saison où les femmes portent des jupes et où l’on souhaiterait qu’elles viennent vous aider.
Cette hiver là il n’a pas neigé mais il a gelait . Un après-midi on à cru qu’il avait neigé mais il avait
grêlé . C’était tout blanc ! On ne pouvait pas marcher (cela glissait trop ) . C’était
une vraie patinoire !