Si les gouttes d’eau sont rondes, c’est pour résister à la séparation, c’est pour limiter au maximum la surface en contact avec l’air qui a le pouvoir de les faire exploser. De la même façon, sur la banquise, pour limiter l’effet du froid, les manchots se regroupent en cercle afin de concentrer la chaleur au centre. Ceux à la périphérie, tentent réellement de limiter la surface avec le vent.

Voilà, voilà, voilà…

D’où peut venir cette idée que je commence à tourner en rond ?

Je ne m’en suis pas vanté, mais il y a quelques semaines je me suis installé sur la balançoire et elle a cassé.
Mon poids ou celui du temps, toujours est il que Marie l’a très mal pris, ce jour là je suis aussi devenu l’homme qui avait cassé la balançoire.
Alors, il ne me restait plus qu’à la remplacer, qu’à la refaire de mes mains, qu’à tenter d’effacer mes fautes.
D’aucun pourrait en profiter pour détailler la façon de fabriquer une balançoire, mais là, comme il s’agit de couper des tasseaux, de les clouer entre eux, de les vernir avec un produit spécial marine (trouvé dans la cave de la maison) de percer quatre trous, de couper de la corde et d’avoir l’idée d’utiliser des sert câbles pour remplacer les nœuds, nous ne nous y attarderons pas.
Pendant que la maison était cernée d’échafaudages, que différents corps de métier se relayaient sur le toit, moi je fabriquais une balançoire.

A mon grand soulagement, les premiers essais ont été concluants mais mon cœur se serre d’avantage qu’avant, lorsque les pieds arrivent à hauteur des branches du if.

Durant ce week-end du 21 octobre,

nous aurons réussi à  cumuler

notre premier feu de cheminée de la saison,

et notre dernier repas en extérieur.

J’ai fais attention aux gouttes à ne pas les toucher, qu’elles ne se
rependent pas. Qu’elles ne m’éclaboussent pas.

J’ai pris mes distances.

  A peine approcher un doigt. 

Ce moteur électrique dont la fonction originelle était plus ou moins de brasser de l’air s’avère étonnant à utiliser : C’est un moteur 220v monophasé, et lorsqu’on le branche il est impossible de deviner dans quel sens il va se mettre à tourner.
Ensuite, son couple est assez faible, si bien que si on oppose une résistance à la rotation de son arbre, il ne s’arrête pas bêtement comme ça après avoir résisté, il se met à tourner dans l’autre sens.

Deux caractéristique qui en font un objet très attachant.

Ce n’est pas encore la brume de Toussaint, elle est moins dense, moins humide, moins enveloppante. Elle se contente d’ébouriffer les formes, de s’agripper aux fils de soie avant de se réduire. Il lui manque un rayon de soleil à l’oblique pour découper des silhouettes autour des troncs pour être parfaite, comme il faut. Mais déjà, elle nous cache le vol des grues que l’on entend gueuler, là haut, poursuivies par l’hiver.

La toile d’araignée peut être géométrique, orbiculaire, en hamac, en drap, en échafaudage ou en entonnoir. La première est crée par l’araignée par un lancé de fil un peu comme ça, dans l’air, d’un geste de pêcheur à la ligne. Si le fil accroche quelque chose elle le tend au maximum (ce fil est 5 fois plus résistant que l’acier) , accroche l’autre extrémité se glisse jusqu’à son centre en trainant un nouveau fil détendu qu’elle attache au bout du premier. Ensuite, elle retourne jusqu’au milieu du fil détendu et descend jusqu’à un troisième point d’ancrage en créant donc un troisième fil, vertical cette fois. Ensuite il lui restera, à partir du centre de ces trois points, à faire partir des fils « en rayon ». Elle parcourt ensuite la toile en spirale du centre vers l’extérieur pour solidariser l’ensemble puis enfin elle commence à produire une soie collante et revient sur ses pas en dévorant le premier cadre spiralé qu’elle remplace par celui qui servira à piéger les proies.
Le résultats est souvent impressionnant de précision sauf, selon certaines études qui ont du en amuser plus d’un, chez les éléments exposés aux drogues, à l’alcool ou à la caféine, qui se perdent alors dans l’orientation des angles ou se laissent aller à ne pas terminer l’ouvrage ou à le considérer comme une nouvelle forme d’art abstrait.
Certains experts de la Nasa estiment même que l’analyse des toiles d’araignée peut mettre en évidence la présence de polluant ou de substances hallucinogènes sur un terrain. Un truc important à ne pas oublier.

Il neigea dans la nuit du premier janvier 2004.
Ce fut une surprise qui fut accueilli comme il se doit par une bataille de boule de neige, à travers tout le jardin que nous découvrions pour la première fois de cette couleur.
Je me souviens des voisins chez qui nous étions allés souhaiter la bonne année un peu plus tard dans la journée, nous dire le sourire aux lèvres la joie qu’ils avaient eu d’entendre les enfants chahuter dans la neige.
En guise d’enfants, nous étions une poignée de jeunes parents (a quelques exceptions) à nous courir après, de la neige tassée plein les mains, quelques bulles de champagne encore vivaces dans les veines.
Claire qui n’a pas oublié la boule reçue en pleine tête ce matin là, dont les cris avaient mis en terme à la joyeuse cohue, se prépare à une revanche quelque soit la saison.

Voici un rare moment, où l’on regrette le manque de fantaisie des pilotes de ligne, qui pourraient, par de simples mouvements de manche, réaliser de belles choses, pendant les poses longues de mes photos.

Au fond d’une cuvette le jour s’écoule, le soir se pose ; elle s’emplit lentement de ténèbres, puis les étoiles s’allument au-dessus de nos tête où elles scintillent éternellement. Que veulent-elles de nous et peut-être surtout : que voulons-nous d’elles ?
Peu de vestiges évoquent à présent la lumière. Nous sommes nettement plus proches des ténèbres, nous ne sommes pour ainsi dire que ténèbres, tout ce qui nous reste, ce sont les souvenirs et aussi l’espoir qui s’est pourtant affadi, qui continue de pâlir et ressemblera bientôt a une étoile éteinte, a un bloc de roche lugubre. Pourtant, nous savons quelques petits riens a propos de la vie et quelques petits riens à propos de la mort : nous avons parcouru tout ce chemin pour te ravir et remuer le destin. Contentons-nous de cela pour l’instant. Ensuite, nous verrons bien.