C’est le jour le plus chaud d’un mois de mai depuis mémoire d’ancien. A la table de jardin sur la terrasse je laisse passer la température en lisant le dernier Vargas et c’est le moment que choisi une araignée curieuse pour venir me voir.
Elle avance sur le plateau ajourée selon une trajectoire pleine d’hésitations et de détour. Elle me fait penser à une de ces congénère, une saltique aussi, que je découvrais souvent sous le clavier de mon ordinateur dans mon ancien bureau, aux Clayes sous bois, que je m’amusais à faire sauter de touche en touches juste en approchant un peu mes doigts. J’avais l’avantage de n’avoir aucun vis à vis, aucun collègue pour me suggérer de l’aplatir, de la massacrer en toute simplicité. En prenant la peine d’y regarder d’un peu plus près on reconnaîtra que l’on a plus d’interaction avec une araignée qu’avec n’importe laquelle des fourmis. Elle est passée derrière un pied de la table et si je me penche, si je cherche à la trouver, si elle me voit, en fait immédiatement le tour. S’il ne faisait pas si chaud, si ce livre ne tombait pas à pic, si elle n’avait pas comme mission de se nourrir, on pourrait continuer ce petit jeu à l’infini. Essayez donc de faire un cache cache avec une fourmi pour voir.