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Personne ne se méfiait. D’accord, différents bulletins d’alerte avaient été émis depuis la veille, mais depuis 14h que l’on scrutait le ciel, la neige semblait bien loin de se former au dessus de nos têtes pour se précipiter sur la chaussée, faire glisser les voitures et les enfiler en collier le long des routes. Un peu déçus, chacun retournait à ses occupations de vendredi après midi.
C’est un peu après 17h, je me souviens, j’étais dans la cours que le premier flocon est venu se poser sur les pavés, avec nonchalance, sans un bruit. Il aurait fallu partir immédiatement, ne pas trainer.
A 19h les routes étaient blanches, à 20h00 en freinant légèrement à un feu rouge, on entendait les roues patiner et nous entrainer jusqu’au milieu du carrefour, a 21h il devenait évident qu’il fallait mieux rouler au milieu de l’autoroute et ne pas tenter de dépasser les 75km/h et rester concentrer.
A 21h30, les tracés de la route devenaient de nouveau visibles, les choses s’amélioraient dans le sud, nous sommes même arrivés avant la fermeture de la pizzéria.
Le thème était approprié, on ne pouvait pas mieux tomber.
La pluie qui est tombé toute la semaine guidait mes pensées du côté des escargots, des capuches, des parapluies, des chapeaux, du temps qui a du mal à passer, des larmes lourdes et silencieuses.
Il est arrivé que la pluie cesse quelques minutes. Qu’elle nous accorde le temps de mettre nos chaussures, d’arriver jusqu’à la haie. Une fois même, le soleil en profitait pour faire une percée et tirer de cette atmosphère humide, cette lumière si particulière qui existe parfois juste après l’averse.
Selon par où l’on aborde le jardin, le cotinus peut être l’arbuste le plus éloigné et il ne faut pas trainer, laisser passer sa chance. On connait ses facilités à conserver les gouttes et à jouer par transparence avec les rayons de lumières, mais il ne faut pas tarder. C’est comme un jeu, un peu idiot sans doute, un peu enfantin.
Tim Keheo à mis près de 11 ans à mettre au point des bulles de savon colorées, sans acide nitrique qui bouffe les vêtements, sans teinture indélébile même sur la peau. Quelque chose de révolutionnaire à base d’un colorant dont le noyau lactone est instable et qui disparait au moindre frottement. Je ne sais pas si cela se trouve en France.
Rien à voir avec cette bulle, là, celle-ci, qui se ballade dans la cave, dont il faut faire attention,
qu’il vaut mieux éviter,
et s’éloigner avant qu’elle n’éclate,
qu’il y en ai partout.
Cela doit être très douloureux
après avoir fermé les yeux,
après s’être fait embrasser,
de se rendre compte
qu’un serpent se cachait
derrière cette silhouette.
Et pourquoi, ne pas finir l’hiver, en lisant quelques classiques qui trainent dans la bibliothèque ?
Ces livres reliés de cuir, à la typographie serrée, illustrés de figures où se mêlent drames et mythologie.
Rien que de pouvoir utiliser le cordon cousu à l’intérieur au niveau de la tranche comme marque page (pourquoi avoir abandonné une telle invention), cela en vaut la chandelle.
Après avoir remis le nez dans l’électronique, la programmation en C, la compilation sous linux, après avoir découvert le siphon Mariotte, bu les manuels d’hydraulique, rigoler devant la formule de Newton de la chute des corps mous ou liquides, il faut maintenant comprendre pourquoi le flash de mon grand père se trouve ne pas être, sois disant, suffisamment rapide pour figer les choses nettement.
Cela n’a peut être pas encore un rapport direct avec le jardin, mais cela va venir. Une fois l’engin maitrisé, les différents paramètres mémorisés.
Bref, la machine à photographier les gouttes est en phase de rodage et d’ajustement.