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Vous êtes tranquillement dans votre cave a réfléchir à l’état du monde quand c’est un bruit à l’extérieur qui vous surprend, qui vous intrigue et vous font jeter un œil dehors. La nuit est tombée depuis peu, l’été démarre tranquillement et sous la véranda il fait un peu frais. Les oiseaux sont censés dormir et je pense plutôt que c’est le moment où les rats commencent à sortir d’on ne sait où pour faire des trucs de rat, on ne sait quoi. Les feuilles bruissent à nouveau du côté du garage, alors je me décide à sortir pas hyper rassuré, convaincu que quelque chose serait encore capable de me provoquer une belle frayeur juste par un mouvement soudain, rien que par son ombre.
C’est un hérisson. Il est revenu avec l’été ! Mais contrairement à l’an dernier, il ne semble pas faire son tour de jardin tranquillement, mais court dans tous les sens comme un peu paniqué.
Un autre bruit, plus proche celui-ci. Je découvre dans les bacs semi enterrés qui offrent une ouverture sur les fenêtres de la cave, un autre hérisson. Il a du tomber la dedans et malgré tous ses efforts n’arrivent pas à en sortir. La paroi est trop haute et sans accroche et la fenêtre de la cave est fermée. C’est sans doute d’avoir perdu son congénère qui excite autant l’autre qui n’arrête pas ses allers et venus en poussant maintenant des petits cris. Je me demande quel est leur lien de parenté à ces deux là.
Je m’absente quelques instants, le temps de retourner à la cave pour chercher de quoi éclairer et au garage pour trouver une pelle, le temps suffisant pour que l’hérisson de surface retrouve son poteau, s’approche du trou pour mieux y voir et finisse par y tomber à son tour.
J’ai donc deux hérissons pas bien malins à sauver maintenant et le côté positif c’est que de s’être retrouvé semble les avoir calmé. Ils se reniflent un peu mais ne bougent presque plus.
Il y a encore du bruit du côté de la pelouse, et il me semble voir une nouvelle silhouette près de l’abris à bois. Serions nous envahi par les hérissions ?
A l’aide la pelle à neige, j’extrais le premier que je dépose à la surface près d’un pied d’hortensia. Je suis persuadé qu’il va s’enfuir aussitôt mais en fait non, il ne bouge pas. Il se met en boule et semble attendre la suite. Je dépose son congénère juste à côté de lui et ce dernier, qui pareil, va se mettre en boule sous l’hortensia.
Je leur dis deux trois mots, ne les félicite pas, leur fais remarquer que si c’était arrivé en semaine ils auraient eu l’air malin à mourir de faim là dedans, dans ce trou, juste sous ma fenêtre.
Je vais ranger la pelle et à mon retour ils ne sont plus là. Plus de trace de hérisson, plus aucun bruit. Je ne sais pas s’ils sont simplement cachés quelque part et me regardent ou s’ils sont déjà loin.
On ne les reverra pas de tout l’été.
Les priorités ne sont pas les mêmes pour tout le monde. D’un côté, cette nouvelle qui ne me laisse pas indifférent : il y a un hérisson qui se promène dans le jardin. Pour certains cela peut paraître banal mais cela fait des années (10 ans) que cela n’était pas arrivé. Pour ceux qui s’en souviennent, le dernier dormait sous la tondeuse alors qu’elle était rangée sous le haut-vent et il n’est resté que quelques jours. Du côté de Marie il y a la pizza qui refroidit. Il attendra un peu ton hérisson, vient faire la découpe moi je ne sais pas, et en six, deux parts chacun, pour que l’on ai l’impression que cela dure plus longtemps. Allez vient c’est pas bon froid !
Heureusement il est revenu la nuit suivante et encore la nuit suivante. Il sort dés la fin du jour de la haie du côté de la terrasse, suit le petit chemin jusqu’au hêtre, bifurque pour passer sous le cerisier et longe toute la haie du jardin.
Le dernier soir de ce long week-end, j’ai enfilé ma panoplie de camouflage, principalement pour faire rire les filles, pour la fantaisie. J’ai attendu 20 minutes caché sous le cerisier,derrière un filet de camouflage. Il est sorti comme à son habitude, passant par je ne sais quel trou de mur ou de grillage mais au moment de passer devant moi, le bruit du zoom l’a tout de suite alerté et c’est stoppé net le regard dans ma direction. Je ne sais pas si cela voit bien mais pour l’oui 10 sur 10. Il a hésité puis a obliqué pour retourner se cacher dans la haie, sans se précipiter mais sans ressortir de si tôt.
Ouvrir le robinet d’essence, pousser la manette sur le starter et tirer sur le lanceur. Le scénario catastrophe en somme si un hérisson dort justement sous la tondeuse, au chaud dans un tas de feuilles. Depuis combien de temps peut il être là ?
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Il reste bien en boule, ne sait pas trop ce qu’il lui arrive, ne sait pas qu’il a été sauvé par cette veille habitude de déplacer l’engin avant toute manœuvre. Pour me remercier il m’a laissé le temps de le prendre en photo.
Mais pas plus.
Ensuite, profitant d’un moment d’inattention, zou, il a filé !
A moins qu’il ne soit pas loin
J’ai cru d’ abord à une feuille tombée du tilleul. Une drôle de feuille en forme de hérisson qui se détache du claire de lune.
J’ai continué mon tour traditionnel du jardin en me posant des questions sur le nombre de feuille que j’avais déjà pu voir dans ma vie avec une forme de hérisson. C’est seulement en passant près du tilleul que je fut tout à fait sûr que la bête état réelle, silencieuse et immobile, mimant à la perfection l’élément mort abandonné par un arbre.
Le saligot à attendu que j’aille, le plus calmement possible, chercher mon appareil photo, l’installler sur un pied, pour prendre ses jambes à son coup, galoper à une vitesse incroyable du côté de la haie et disparaître.
Je l’ai imaginé sous les noisetiers, reprendre son souffle et me guetter du coin de l’oeil. Et comme j’étais là, dans le jardin et dans la nuit avec mon matériel, en guise de contenance, j’ai pris une photo de la lune pleine à travers les branches du magnolia.