Tiens ! Une feuille d’or au milieu d’un bouquet rouge.
Assez légère pour s’articuler, gesticuler et envoler.
Tiens ! Une feuille d’or au milieu d’un bouquet rouge.
Assez légère pour s’articuler, gesticuler et envoler.
Comment en est il arrivé là ?
Comment est-ce possible ?
Comment se fait il, qu’un papillon puisse avoir de dessiné sur ses ailes des taches
dont les couleurs et la position rappellent exactement, une fois qu’elles sont dépliées, le regard du chat ?
Un regard perçant, accompagné par le sifflement du frottement des ailes, qui forme un leurre suffisant pour effrayer ou perturber les oiseaux.
D’où a bien pu venir cette idée ?
Qui a pu faire ce lien entre le papillon et le chat ?
Et comment s’y est on prit ? A t’on utilisé un chat comme modèle ?
Un oiseau s’est il porté volontaire ?
Quelqu’un à t’il écrit un dossier de spécification ? Un cahier de test ?
Il y a t’il eu une maquette, un prototype ?
Et pourquoi en est-on resté là ?
Et pourquoi pas des nuances de couleurs sur les plumes du merle, rappelant les yeux d’un rottweiler ou d’un pitbull ?
Alors quoi ?
J’ai l’impression d’être Calvin, d’avoir attrapé un papillon dans un bocal.
Je peux le montrer mon papillon, je peux aller, fièrement, voir mon pote Hobbes et lui mettre sous le nez mon bocal en lui disant : « regarde j’ai attrapé un papillon ». Et je sais aussi que Hobbes, à sa façon, mettra un terme à cet état de grâce, car Hobbes ne regarde pas les papillons de la même façon, qu’il me répondra quelque chose comme : « si les gens pouvaient attraper les arcs-en-ciel et les enfermer dans des zoos, ils le feraient » ce qui donne plutôt envie d’ouvrir le bocal pour laisser partir le papillon.
J’ai l’impression que dans la plupart des langues, le mot papillon n’a pas d’étymologie facile. Qu’il ne ressemble à aucun autre mot. En anglais, butterfly signifie ‘mouche à beurre’, alors qu’il n’y a aucun rapport entre le papillon et le beurre mais bon, nul doute qu’il s’agit d’une nouvelle trace d’humour anglais.
Peut être tout simplement que ce mot on ne peut le rattacher à aucun autre, que c’est trop compliqué, qu’un papillon coloré, qui vole de cette façon aérienne, légère, imprévisible et silencieuse cela ne ressemble à rien. Un animal impossible, aussi impossible qu’un arc en ciel, presque sans aucune valeur réelle, presque comme un bout d’imagination, un vrai rêve.
Un jour, Zhuangzi se réveille en sueur parce qu’il a rêvé qu’il était un papillon…
Or, en se réveillant, il n’arrive pas à déterminer s’il est Zhuangzi rêvant qu’il est un papillon, ou s’il n’est pas plutôt un papillon rêvant qu’il est Zhuangzi…
Les autres ont décliné. Sont resté chez eux, pas partis, ou alors moins loin, dans des endroits plus cheap, près de l’autoroute.
La crise mon bon monsieur, la crise.
Quand Diderot parle des yeux des papillons dans “L’encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers” cela donne :
“(…)Les yeux des papillons sont placés de chaque côté de la tête, où ils forment une portion de sphère saillante, qui n’est que la moitié d’une sphère, ou un peu plus ou un peu moins de la moitié ; ils font plus ou moins gros à proportion de la tête(…)”
Alors que l’on peut se borner à dire : “Les papillons ont vraiment des yeux de fous, que c’en est presque effrayant !”
Il existe une fable de Jean de la Fontaine où il est question de Tircis mais pas de papillon.
C’est une fable dédiée à Gabrielle-Françoise de Sillery la nièce de La Rochefoucauld, une belle jeune fille de 24 ans et grande amatrice de poésie. Une fable où il n’est question que d’amour et dont le préambule n’est qu’une description de la jeune beauté. Une fable comme un message ou un aveu. Un discours compliqué lorsque l’on en est resté à déchiffrer “Le loup et le chien”.
Le Buddleia de David c’est l’arbre aux papillons.
Il est catégorisé comme espèce invasive. Il s’échapperait, se faufilerait dans les décombres, courrait le long des voix ferrées, en suivant les autoroutes, pour aller on ne sait où, drainant derrière lui, j’imagine, une nuée de papillons.
Apercevoir le papillon souci, qui est un grand amateur de champs de luzerne, voletant comme un fou au dessus du gazon, en dit long sur l’état de la pelouse.
Si papillon blanc = beau temps, si papillon blanc = piéride du chou, si piéride du chou = présence de choux
Alors, présence de chou = beau temps. Transitivement parlant.