Tag-Archive for » Photo «

samedi 21 octobre 2017 | Auteur:

Dans cette histoire le plus impressionnant n’aura pas été de choisir un endroit, de trouver les produits, de faire les mélanges et de se lancer dans des heures de tirage. Non, ce qui a était porteur d’une véritable pression c’est le geste de Gilbert. Cet acte d’abandon. Quand cet homme vous annonce qu’il va vous donner tout le matériel qui est chez lui, qu’il a acquis, étudié puis entreposé pendant des années en attendant d’avoir un peu de temps à y consacrer, tout cela vous fait comme un nœud à la gorge et vous procure une grande sensation de vertige. Vous temporisez, vous souriez, oui, on en reparlera, on verra, on a le temps et tu feras quoi de tout cet espace vide hein ?

Alors arrive un jour où il sonne à votre porte, l’agrandisseur et un tas de cartons dans le coffre et vous ne pouvez pas faire marche arrière. Tiens c’est pour toi, trouve une pièce aveugle où l’installer, tu verras il y a des papiers de toutes les tailles. Bien sûr on l’aide pour sortir tout cela, il y a des bassines, des entonnoirs, des pinces, des éprouvettes, des objets dont je ne connais ni le nom ni l’utilité et je comprends a son sourire, a son regard satisfait, qu’il s’est enfin débarrassé de quelque chose qui peut être le toisait depuis trop longtemps, depuis le début de la maladie.

Bien sûr j’ai toujours été sensible à la beauté des tirages noirs et blancs et au discours sur le côté organique d’une photo argentique mais mon univers de la photographie est très loin du tube à essai, des thermomètres et de la chambre noir. Même si j’ai entrepris de me servir d’un très vieux Semflex 6×6 (je ne suis même pas sûr que la pellicule soit bien positionnée) pour faire comme Vivian Maier, le développement pour moi consiste à ouvrir un fichier avec un ordinateur et à manipuler des curseurs. Il est là mon plaisir, il est simple, il est immédiat.

Alors se passe du temps, avec ce trésor au fond de la cave, tellement impressionnant que l’on évite de regarder les cartons qui restent posés sur le sol comme si tout ceci n’était que provisoire et pouvait très bien repartir illico dans une remise ou proposé à une brocante. Le déclencheur, la solution qui va permettre de se libérer, d’initier une démarche qui semble atteignable vient d’Internet : Faire du tirage papier à partir d’une photo projetée par un téléphone portable. On peut donc mélanger un peu les mondes, le numérique et l’argentique. Alors pourquoi pas. Je ne dis rien, je pèse le pour et le contre mais cela ne coute pas grand-chose d’essayer, l’occasion semble idéale.

Je profite d’un samedi après-midi parisien pour aller acheter du révélateur (je suis tellement peu à l’aise avec ce monde que j’ai failli repartir avec du révélateur pour film et non pour papier), du fixateur et du bain d’arrêt. Après cette première étape psychologique, il sera plus difficile de faire marche arrière et de tout envoyer promener. Il m’a fallu un week-end de plus pour calfeutrer la fenêtre de la pièce au fond de la cave avec du carton et un planche de contre-plaqué et installer la fameuse lumière rouge (rouge pour les profanes), disposer les bacs, les pinces, vérifier la température et positionner l’agrandisseur pour en démonter le projecteur d’origine. La semaine suivante j’ai sélectionné des clichés pour les installer sur la tablette. Voyager dans les années, imaginer les photos en noir et blanc et en retenir certaines c’est la première étape agréable. Les étapes suivantes ont bien sûr aussi leur dose de magie, l’apparition de l’image d’abord sous l’agrandisseur puis ensuite dans le bain révélateur et le rinçage dans l’évier après avoir remis la lumière. Mais ce que je préfère c’est utiliser mes mains pour jouer avec les ombres sur le papier pour éclaircir de façon subtile l’image à certains endroit. Passer sur les visages, suivre les courbes et peindre avec la lumière. Gilbert m’avait prévenu : C’est passionnant.

https://www.youtube.com/watch?v=qz2dC5MXjSY

Et les filles ont été curieuses. Elles sont descendues dans la cave pour venir voir. Je crois que c’est la première fois que mon activité les a fait revenir. Elles s’y sont même essayée seule, chacune choisissant la photo qu’elle voulait tirer.

DSC00603 copieDSC00599 copieDSC00601 copieDSC00606 copieDSC00605 copieDSC00608 copie

Nous n’en sommes qu’au début, nous cherchons encore nos marques, nous notons tout sur un petit carnet, les temps de pause, le papier utilisé. C’est une première étape qui incite à passer à la suivante, le développement de pellicule qui pourra nous permettre de faire de grands tirages.

Catégorie: Photo  | Tags:  | Laissez un commentaire
dimanche 01 octobre 2017 | Auteur:

Après un mois et plusieurs centaines de photos, il faut avouer qu’il ne se passe pas grand chose dans le jardin. Parfois on capture au petit matin des couleurs étonnantes avec la brume qui diffuse les lumières chaudes des réverbères.

Parfois, il y en a qui font les andouilles (sous pretexte d’un tendinite au coude) et d’autres qui travaillent.

SONY DSCSONY DSCSONY DSC

SONY DSCSONY DSCSONY DSC

A propos, le système fonctionne correctement. Il y a quelques surprises, parfois il manque des prises, parfois il y en a beaucoup trop. Cela reste fragile, il faudra être vigilant avec la saison à venir.

Catégorie: Un an de photos  | Tags:  | Laissez un commentaire
samedi 26 août 2017 | Auteur:

Donc depuis ce matin c’est opérationnel. La première photo a été prise à 10h20 et normalement si tout se passe comme prévu, la dernière sera prise vers 21h le 25 août 2018. Soit, pour une fréquence d’une photo toute les demies heures en journée, un peu moins de 9 000 photos au final. Cela semble tellement loin et improbable, que je ne me pose même la question de savoir comment gérer ce paquet de fichiers. Comment en faire un film convenable de 3 minutes ou plus ?

Il faut dire aussi, que les risques que le processus n’arrive pas au bout sont multiples. On peut imaginer un tas de raisons techniques, un transfo qui lâche, l’appareil photo ou l’Arduino qui tombe en panne. Il y peut y avoir des contre temps fâcheux, un animal qui ronge un fil d’alimentation, le froid et le gel qui viennent bloquer les mécanismes, l’humidité qui cause des courts-circuits, la carte mémoire qui flanche, des insectes dans le boitier, la buée sur l’objectif pendant une semaine, la poussière, le vent, le toit qui s’effondre. Et puis il y a moi. Rien n’indique que dans quelques semaines je ne vais pas en avoir assez, que je ne vais trouver le projet vain, que je ne vais pas tout envoyer balader, que je ne serai pas devenu impotent ou décédé.

Ce n’est pourtant pas comme envoyé une capsule dans l’espace, mais pour moi il y a de cela. Suivre quelque chose sur un si long terme, c’est le vrai défi. La technique, tout cela ce n’est rien, ce n’est que de la cuisine, mais être capable de maintenir le souffle de cette envie sur 12 mois, voilà quelque chose qu’il est plus facile d’entreprendre que d’achever.

Catégorie: Un an de photos  | Tags:  | Laissez un commentaire
dimanche 20 août 2017 | Auteur:

Pas fier de moi, il a fallu que je me rende à l’évidence de la nécessité de protéger la maison d’un court-circuit provenant d’une prise électrique exposée au vent et à la pluie. Un disjoncteur il y en a au niveau de l’ancien puit, il était prévu avec le système pour alimenter la pompe mais le tout a été laissé à l’abandon quand le puit s’est vidé. La pompe a été sortie depuis longtemps. Il y a eu des essais pour remettre le puit en service, en creusant d’avantage pour retrouver une source mais travailler à dix mètres de profondeur dans un trou d’un mètre de circonférence s’est avéré dangereux. Le système d’irrigation de la pelouse, des mètres de tuyaux enterrés, n’aura servi que quelques mois et les prises pour brancher le tuyau d’arrosage ne sont même plus visibles, recouvertes de terre ou d’herbe.

Nous avions fait venir deux sourciers pour en avoir le cœur net. Mais chacun a sa méthode différente, qui de la baguette de coudrier, qui de la fane de baleine, nous a fait comprendre qu’il fallait creuser à au moins douze mètres. Le peu de crédit que j’ai accordé à la démonstration associée au prix d’un tel chantier rapporté au nombre de chasse d’eau à tirer pour rentabiliser un tel investissement à définitivement enterré le projet. Nous n’arrosons plus la pelouse, d’ailleurs nous n’avons plus de pelouse mais un grand carré d’herbe.

Le disjoncteur est placé dans une boite comme celle que l’on trouve le long des voies de chemin de fer. Quelque chose de solide, de sérieux, qui va donner du cachet à mon projet et redorer mon blason. Lorsque je l’ouvre un tas de bestioles en sort, échappant aux griffes d’une énorme araignée qui, vu sa taille, a dû naitre là-dedans et dévorer tout ce qu’elle a pu y trouver. J’ai travaillé en silence, lentement, évitant d’utiliser mon bras gauche. Cela m’a pris l’après-midi, déplacer la boite, refaire les branchements, trouver une place pour le minuteur, la prise multiple et le transformateur. Tout semble fonctionner mais il me faudra sans doute un peu de temps avant d’avoir confiance en la fiabilité du système qui devra tolérer la rigueur de l’hiver.

Catégorie: Un an de photos  | Tags:  | Laissez un commentaire
vendredi 12 juin 2015 | Auteur:

ciel

poteau

merle

merle3

Catégorie: Projet 52  | Tags:  | Laissez un commentaire
lundi 18 mai 2015 | Auteur:

fenetre_sur_cour2

Catégorie: Projet 52  | Tags:  | Laissez un commentaire
samedi 18 avril 2015 | Auteur:

vieillesse

Catégorie: Projet 52  | Tags:  | Laissez un commentaire
samedi 04 avril 2015 | Auteur:

ombres

Catégorie: Projet 52  | Tags:  | Laissez un commentaire
mercredi 01 avril 2015 | Auteur:

poisson avril

Catégorie: Photo  | Tags:  | Laissez un commentaire
samedi 21 mars 2015 | Auteur:

mur

Catégorie: Projet 52  | Tags:  | Laissez un commentaire